Eradication du Ver de Guinée

Eradication du Ver de Guinée

La Côte d'Ivoire a arrêté la transmission de la maladie

En considérant tous les renseignements disponibles, l’Equipe internationale de Certification d’Eradication du ver de Guinée en Côte d’Ivoire déclare que tous les critères pour la certification sont remplis. « Nous concluons que la Côte d’Ivoire a arrêté la transmission de la dracunculose selon les critères établis par l’OMS. Par conséquent, ces résultats seront présentés à la Commission Internationale pour la Certification de l’Eradication de la dracunculose à l’échelon mondial qui aura lieu en décembre 2013 à Genève ».

C’est la conclusion principale de l’Equipe Internationale de Certification du ver de Guinée en Côte d’Ivoire, conduite par le Docteur Joel Breman, membre de la commission internationale pour la Certification de l’Eradication de la dracunculose. Cette équipe a séjourné dans le pays du 2 au 19 septembre 2013.

La cérémonie de restitution des résultats a eu lieu le 19 juillet 2013, au cabinet du Ministre de la santé et de la lutte contre le sida, représenté par le Directeur de cabinet adjoint, Dr Koné Mamadou. Cette cérémonie a réuni, outre les membres de l’Equipe internationale de Certification et les Consultants nationaux, les membres du groupe scientifique d’Appui pour l’éradication du ver de Guinée, les partenaires principaux, à savoir l’OMS, l’UNICEF, MAP international, le Centre Carter.
Quelques chefs de programmes nationaux de santé et Directeurs centraux de la santé et du secteur de l’Education, des Infrastructures économiques et les journalistes étaient également présents.

Dans son exposé liminaire, Dr Joël Breman, a rappelé que l’équipe de la mission d’évaluation, qui était composée des membres de l’Equipe Internationale, des Consultants nationaux et des facilitateurs constitués par les membres du programme national d’éradication du ver de Guinée, Eau et Assainissement, a visité 10 régions sanitaires, 25 districts sanitaires, 64 centres de santé, 136 villages et interviewé 1432 individus.

Les critères de choix des localités visitées a reposé sur (i) la forte endémicité depuis que le programme d’éradication a démarré ses activités en 1993, (ii) les localités ayant enregistré les derniers cas, (iii) les lieux où des cas de rumeurs récents très suspects ont été signalés, (iv) les districts n’ayant pas signalé de rumeurs dans les trois dernières années, (v) les districts et centres de santé où la surveillance est considérée comme faible, (vi) et les localités avec une forte concentration de populations étrangères surtout d’origine malienne ayant un lien avec les zones où la transmission de la dracunculose continue.

Les résultats exposés par l’Equipe de Certification pour l’Eradication du ver de Guinée en Côte d’Ivoire ont montré que (i) les résultats du terrain sont conformes aux informations contenues dans le rapport national, (ii) le système de surveillance fonctionne correctement pour détecter et rechercher les cas suspects de dracunculose, (iii) l’archivage des rapports mensuels SIG au niveau centre de santé est impressionnant, (iv) la plupart des rumeurs sont investiguées dans les 24 heures, (iv) aucun cas autochtone de ver de Guinée n’a été détecté depuis 2006 malgré les 495 rumeurs notifiées, investiguées et archivées entre 2009 et 2013, (v) la plupart de la population âgée de moins de 15 ans n’a jamais vu le ver de Guinée et donc n’a pas de connaissance de la maladie, ce qui n’est pas le cas des adultes qui ont connu la maladie et en ont retenu des notions, (vi) les agents de santé (médecins, infirmiers et sages-femmes) ont une connaissance de la maladie, sauf les plus jeunes et récemment affectés, (vii) malgré le nombre impressionnant de supports de communication (affiches, dépliants) très peu de personnes interviewées connaissent l’existence de la récompense et son montant. L’équipe s’est dite « impressionnée » par les progrès réalisés en matière d’approvisionnement en eau potable en milieux urbain et rural.

L’équipe a également rapporté que durant sa mission, 13 cas de rumeurs ont été signalés. Tous ces cas ont été investigués en profondeur et aucun n’a été confirmé comme étant un cas de ver de Guinée.

En guise de recommandations, l’Equipe de Certification pour l’Eradication du ver de Guinée en Côte d’Ivoire a demandé aux autorités ivoiriennes, entre autres, (i) de renforcer la surveillance épidémiologique du ver de Guinée jusqu’à ce que le programme mondial soit achevé, au moins jusqu’en 2020 où on prévoit que tous les pays du monde seront certifiés, (ii) de maintenir et renforcer les activités d’information et de communication sur la récompense à tous les niveaux, notamment au niveau communautaire, (iii) de poursuivre les efforts d’approvisionnement adéquat en eau potable dans tous les villages et campements. Aux partenaires (OMS, UNICEF, MAP, BAD), l’Equipe a recommandé de poursuivre leurs appuis techniques et financiers aux activités post-certification.

Très ravi par cette nouvelle qui constitue une première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, le Docteur Koné Mamadou, Directeur de cabinet adjoint représentant Madame la Ministre de la santé et de la lutte contre le sida, a dit toute sa satisfaction d’entendre que les efforts fournis par les agents de santé à tous les niveaux sont couronnés de succès. Il a rassuré les membres de l’équipe internationale pour la certification du ver de Guinée sur la prise en compte des recommandations formulées. Il a enfin demandé aux acteurs nationaux de redoubler d’efforts pour qu’en décembre de cette année, le pays soit déclaré indemne de ver de Guinée par la commission internationale de certification pour l’éradication de la dracunculose.

Au nom du Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, le Docteur Kalilou Souley, l’Officier en charge du Bureau, a exprimé ses vifs remerciements à l’Equipe du Dr Joël Breman pour le travail réalisé. Tout en relevant que « cette performance est à mettre au compte du Ministère de la santé et de la lutte contre le sida », il a salué le fort partenariat qui existe dans le cadre de l’éradication du ver de Guinée. Il a également rappelé que la Côte d’Ivoire est à une étape cruciale et qu’il faut prendre en compte les recommandations formulées. Le Docteur Kalilou Souley a demandé au Ministère de la santé de faire un plaidoyer au plus haut niveau, notamment en Conseil des Ministres, pour que plus de ressources soient mises à la disposition des acteurs nationaux pour mener les activités planifiées.

Journée mondiale de laide humanitaire 2013

 

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